Article Presse /
Mer et marine.com
Le 47ème Salon International
de l'Aéronautique et de l'Espace a été inauguré hier au Bourget,
près de Paris. Cette année, quelques 2000 exposants venant de 37
pays et des dizaines d'avions et d'hélicoptères sont présents. Salon
incontournable du secteur aéronautique et spatial, le Bourget est
également marqué par la présence du monde maritime. Ainsi, le
bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, de la Marine
nationale, est toute la semaine en liaison permanente avec le stand
du ministère de la Défense. Deux fois par jour, des conférences sont
organisées avec le navire, qui navigue au milieu de l'Atlantique,
afin de démontrer la puissance et les capacités de son système de
liaison par satellite (*). DCNS, leader européen de l'industrie
navale militaire, disposera également d'un stand. Le groupe français
travaille notamment à l'intégration des drones aériens sur les
plateformes maritimes. L'aviation et la marine restent bien entendu
très liées au sein de la composante aéronavale, une proximité
renforcée ces dernières années avec l'adoption de matériels communs
pour l'ensemble des armées françaises. On retrouvera notamment le
Rafale, de Dassault Aviation, sans oublier le NH 90 d'Eurocopter,
qui remplacera dans les prochaines années les Lynx et Super Frelon
de l'aéronautique navale. Même l'hélicoptère de combat Tigre de
l'armée de Terre sera amené à naviguer. Les BPC Mistral et Tonnerre
ont, en effet, été spécialement conçus pour l'accueillir, dans le
cadre de déploiements via les approches maritimes. Et puis, on
retrouve bien évidemment les grands équipementiers, comme MBDA ou
Sagem, fournissant des missiles aussi bien pour l'Armée de l'Air que
la marine.
Article Presse /
Mer et marine.com
Cinquante ans après le
lancement du satellite russe Spoutnik, qui avait ouvert l'ère de la
conquête spatiale, l'espace sera à l'honneur du salon aéronautique
de Paris, qui se tiendra au Bourget du 18 au 24 juin. La Marine
nationale a été sollicitée pour présenter l'importance du domaine
spatial dans ses missions opérationnelles. Pour cela, une
communication sera établie, deux fois par jour, entre le bâtiment de
projection et de commandement Tonnerre et le stand du ministère de
la Défense. En escale à Rio de Janeiro depuis le 10 juin, le BPC
naviguera, au moment du salon, entre le Brésil et l'Afrique du Sud.
Outre les conférences prévues quotidiennement, à 11 H et 15 H, deux
webcams ont été installées à bord durant l'escale à Fort de France,
du 25 au 28 mai. Elles permettront aux visiteurs de découvrir, en
temps réel, l'activité du pont d'envol et de la passerelle. Avec son
sistership, le Mistral, le BPC Tonnerre est doté des plus importants
moyens de liaisons par satellites en service dans la marine
française. leurs capacités dépassent même, en matière de débit,
celles du porte-avions Charles de Gaulle. Chaque jour, les officiers
du Tonnerre expliqueront aux invités présents au salon du Bourget
l'intérêt des investissements consentis dans le domaine spatial, un
outil devenu indispensable pour les armées modernes. « Le satellite
permet de travailler n'importe où, en s'affranchissant des
distances, et de communiquer en permanence et au travers de lignes
sécurisées avec l'état major », explique un officier. Les Mistral et
Tonnerre disposent du nouveau système Syracuse 3 et peuvent
transmettre des volumes de données très importants. Par rapport à
une station terrestre, le challenge technologique a notamment résidé
dans la maîtrise de l'univers marin, avec une plateforme mobile
soumise aux mouvements de houle. Afin de maintenir une liaison
visuelle et sonore permanente, il fallait donc parvenir à conserver
un faisceau satellite cohérent. A l'instar d'une webcam sur
Internet, le système satellite utilisé par la marine permettrait,
grâce à un débit supérieur à 500 kb par seconde, d'obtenir une image
à la résolution équivalente à celle d'un téléviseur.
De la liaison de données tactiques à la télémédecine
Pour le Tonnerre, qui est un bâtiment de commandement, il était
nécessaire de disposer d'un important débit pour les liaisons
satellites, afin de transmettre au plus vite les informations vers
les centres de décisions. Le système a, également, été conçu pour
s'adapter à une autre grande fonction des BPC, celle de centre
hospitalier. Cette capacité peut aussi bien servir en cas de guerre
qu'en cas de catastrophe naturelle ou d'opération humanitaire, comme
ce fut le cas l'été dernier au Liban. Avec un total de 800 m², les
BPC sont les plus gros hôpitaux flottants de la marine, avec des
moyens analogues à ceux d'un hôpital militaire de campagne. «
Auparavant, les navires n'assuraient que le transit des blessés.
Désormais, les Mistral et Tonnerre peuvent les accueillir, les
soigner et les conserver longtemps à bord. Cette fonction est
d'autant plus intéressante que, dans certaines zones de conflits,
les hôpitaux peuvent devenir des cibles ». Doté de 2 blocs
opératoires et jusqu'à 70 lits, les BPC embarquent une équipe
médicale. Néanmoins, les médecins et chirurgiens ne peuvent être des
spécialistes de toutes les pathologies. C'est là qu'interviennent
les capacités de liaisons satellitaires du bâtiment. Avec elles, la
télémédecine en mer devient une réalité. Ainsi, le médecin peut être
aidé, en direct, par un spécialiste situé à terre. Celui-ci peut
suivre l'intervention en direct et en vidéo, tout en conseillant son
collègue et en guidant ses gestes.
Afin de permettre la communication entre le Tonnerre et le Bourget,
une liaison « double bond » a été installée, chacun pouvant émettre
et recevoir. Au salon, un Véhicule de l'Avant Blindé (VAB) doté d'un
système Syracuse assurera le relais avec le stand. Interopérable
avec les forces alliées, le système Syracuse 3 remplace
progressivement le Syracuse 2 dans les armées françaises, notamment
la marine. Un premier satellite (Syracuse 3A) a été lancé en 2005 et
un second l'année suivante (3B). Deux autres satellites de
l'ancienne génération sont toujours en service pour assurer le
maillage. La France dispose également d'accords pour l'utilisation
de moyens internationaux, notamment ceux de l'OTAN.
|