Après deux mois de mission au
large des côtes libyennes, quel bilan pouvez-vous établir ?
Difficile d'établir un bilan car
les opérations continuent là-bas depuis notre départ. Mais je peux déjà dire que
le BPC Tonnerre a montré toute sa compétence. Le bâtiment sait faire plusieurs
choses et là-bas, c'est la première fois que nous l'utilisions en tant que
porte-hélicoptères et hôpital dans l'association de synergie via l'amiral
Coindreau et le porte-avions Charles-de-Gaulle. A ce niveau, le bilan est très
bon.
Combien d'hélicoptères aviez-vous à bord ? On parle d'un nombre situé entre
12 et 18...
Nous en avions une vingtaine à bord.
Combien de vols ont-ils effectué ? Pour quels types de mission ?
Nos hélicoptères (Tigre, Gazelle et Puma, ndlr) ont effectué 200 sorties pour
des actions de combats. Là aussi le bilan est très bon. Tout le monde est rentré
à bon port et les engins n'ont subi aucun dégât. Ils ont effectué une action
très complémentaire de celle des bombardiers.
Cela ressemblait à l'aéro-combat que nous avions connu au Koweït pour appuyer
les forces au sol. Sauf que là, il n'y avait pas de troupe au sol...
Pas nous. Mais des rebelles libyens, oui. Grâce aux hélicoptères, nous pouvons
cibler des objectifs en étant beaucoup plus précis car ils volent plus près du
sol que les avions.
Tous les objectifs ont-ils été atteints ?
Oui. Nous avons rempli tous les objectifs que nous nous étions fixés en terme de
cible.
Le colonel Mouammar Kadhafi utilise des boucliers humains pour protéger les
cibles militaires potentielles. Y a-t-il eu des dommages collatéraux ?
Nous avons effectué la quasi-totalité de nos missions de nuit pour être le plus
discret possible. Grâce à la technologie, nous avions la même vue qu'en pleine
journée. Et nous, nous étions invisibles pour l'ennemi. Nous avons suivi tous
nos missiles avec le guidage. Il y avait très peu de risque de dommages
collatéraux. Il n'y en a pas eu car nous n'avons attaqué que des campements
militaires. Concernant les boucliers humains, nous n'avons jamais rencontré ce
cas de figure.
Quelles sont les difficultés du terrain militaire libyen ?
C'est un pays qui est grand comme un tiers des États-Unis. C'est donc un
territoire immense. Le paysage est très varié. Il y a des endroits désertiques
et d'un coup, très urbanisés. C'est assez étonnant, mais cela rend les
opérations difficiles car les possibilités d'abri sont multiples.
Lorsque le Tonnerre a amarré de Toulon le 17 mai dernier, pensiez-vous que le
conflit allait durer ?
Nous évitons toujours de faire des présomptions sur l'ennemi. La France a la
capacité de rester efficace en cas de prolongement du conflit. Oui, nous sommes
en mesure de durer.
D'ailleurs le meilleur exemple vient du BPC Mistral qui a pris notre relève.
Notre ennemi est aguerri, déterminé et combatif. Nous nous gardons bien de dire
que la victoire sera rapide.
Le théâtre d'opérations fait quand même une sacrée pub pour les BPC
français...
Cet outil est arrivé à maturité. On l'a déjà vu en Côte d'Ivoire et en océan
Indien avec l'opération Atalanta pour lutter contre la piraterie. L'outil
s'adapte à la menace. C'est exceptionnel. Il sera incontournable dans toutes les
prochaines opérations militaires.
Vous venez de quitter le commandement du Tonnerre. Qu'allez-vous faire ?
Je vais aller à Paris pour devenir chef du service de recrutement de la Marine
nationale. Je pense être bien placé pour sélectionner les jeunes gens qui seront
amenés à embarquer car j'ai connu ça de près. Ces qualités se repèrent très
vite. Endurance, courage, don de soi, désintéressement...
Les cérémonies de passation ont été présidées par
le vice-amiral d’escadre Aubriot (commandant la force d’action navale), et le
capitaine de vaisseau Jubelin (adjoint organique de l’amiral à Toulon).
Le Capitaine de vaisseau Quérat est le nouveau commandant
Le 14 juillet 2011, Carla Bruni-Sarkozy
rencontre les femmes de marins :
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Sans chichi ni tralala. Mais
avec des macarons. En l’absence de son mari Président retenu sur le pont (voire
sur le front) à Paris, Carla Bruni-Sarkozy a tenu seule la barre à Brégançon, à
l’heure de recevoir ses hôtes. Rayonnante, épanouie dans des formes qu’elle ne
songe même plus à dissimuler, pudique sur elle-même mais toujours intéressée et
pleine de compassion pour le sort d’autrui, Carla a charmé tout son auditoire.
À chacun ses invités du 14 juillet. Pendant que Nicolas Sarkozy déjeunait à
l’Élysée avec des militaires récemment rentrés d’opérations extérieures, Carla,
installée au Fort depuis le début du mois de juillet, accueillait de son côté
dix femmes dont les marins de maris, à bord du Charles-de-Gaulle et du Tonnerre,
sont engagés depuis plusieurs mois au large de la Libye. « Vous êtes aussi des
femmes de courage », leur lancera même la Première Dame de France, au regard de
tout ce qu’elles doivent assumer durant l’éloignement de leurs maris.
Ni layette, ni politique
Une démarche qui a visiblement
touché les invitées de l’épouse du Président. « C’est une reconnaissance de
notre quotidien. C’est à ma connaissance la première fois que l’épouse d’un
président de la République pense à nous, que nous sommes invitées pour ce que
nous sommes et ce que nous supportons par ricochet » a ainsi déclaré Mme
Rolland, l’épouse du pacha du porte-avions nucléaire. Honorées certes par une
telle initiative, les femmes de marins ont surtout été séduites par la
personnalité de la Première Dame de France. « On a toutes été frappées par la
gentillesse, la spontanéité, la simplicité de Carla Bruni-Sarkozy. » La
rencontre, autour d’un rafraîchissement, s’est déroulée « sans protocole. »
Côté discussion, les épouses de marins assurent qu’il n’a nullement été question
de layette, ni de politique. On n’apprendra donc pas de leur bouche si Nicolas
Sarkozy envisage ou non de briguer un second mandat. « Outre le quotidien des
femmes de marins, souvent séparées de leurs maris – un point que nous avons
finalement en commun avec Carla Bruni-Sarkozy – on a beaucoup parlé patrimoine
». Avant de rentrer sur Toulon, les invitées ont d’ailleurs eu droit à une
visite guidée du parc de la résidence présidentielle.
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