Fort heureusement. Il suffit de leur montrer nos prestigieux "bateaux gris" et de leur faire toucher du doigt ce qui peut les attendre si leurs notes et leur sortie de cours leur permettent l'embarquement, pour voir leurs yeux briller et discerner le cheminement de leur pensée vers une future carrière aux odeurs de peinture grise et d'embruns.

 

Le chemin ne sera pas facile mais, comme la plupart d'entre nous, s'ils le veulent vraiment, ils pourront vivre une vie professionnelle palpitante. Il leur faudra beaucoup travailler et s'adapter. S'adapter à des chefs et à des camarades de travail (certains leur laisseront un bon souvenir, d'autres non, comme dans toute collectivité professionnelle mis à part que là, on en change à chaque affectation), s'adapter aux contingences de disponibilité et de discipline, inhérentes aux armées, s'adapter encore à une vie faite de départs inopinés, de week-end loin de leur famille et autres contraintes qu'il faut qu'ils intègrent dans leurs choix de vie dès leur engagement.

Le recrutement ne doit pas leur décrire une vie toujours idyllique mais une vie remplie de surprise, de découverte et qui n'entraîne pas la monotonie. Leur carrière sera ce qu'ils en feront. Nul besoin de vaines promesses de promotion, d'augmentations pléthoriques, pas de 35 heures (cette hérésie des années passées) mais suffisamment de temps pour mener une vie équilibrée et s'ouvrir au monde et aux autres.

Ils auront la carrière qu'ils méritent.

A eux de jouer.

Voici donc l'article écrit par le matelot Sergent et ses camarades de la FI (je n'y ai rien changé) à qui je souhaite de réaliser leur rêve de Marine : 

 

"L’arrivé du Tonnerre sous un soleil couchant fut notre première vision de cette force tranquille.  

Lentement la sublime masse métallique émoussa les défenses du quai de France. C’est avec émotion, sous couvert des sifflets des postes de manœuvre que nous, jeune FI, entrevoyons des têtes minuscules sorties de nulle part. L’équipage du tonnerre était là.

Les aussières déjà dédoublées, notre section sous le commandement du capitaine Constantin se retrouva alignée à deux mètres d’un des plus beaux outils de l’armée Française. Les frissons qui nous traversèrent étaient à l’honneur et à la mesure de cet événement.

Un lieutenant (l'enseigne de vaisseau Gaillard)  nous guida dans l’antre du tonnerre, sa totale maîtrise du sujet fut en grande partie responsable de la réussite de la visite. Comme nous le savons tous, le Tonnerre est un BPC (Bâtiment de Projection et de Commandement), ces 3 lettres à l’intérieur du Tonnerre trouvent un sens encore jamais atteint. Les caractéristiques techniques de ce bâtiment sont connus de tous, mais malgré cela la réalité est encore plus surprenante. Il réunit à la fois des capacités de projection (porte-hélicoptères), de débarquement, de commandement interarmées et surtout un hôpital aux capacités opératoires ultramodernes.  Le tout avec seulement 177 hommes d’équipage !  

La zone de stationnement des chalands de débarquement est gigantesque, comme le fait remarquer le matelot Duflocq ‘’ J’ai peine à croire que je suis sur un bâtiment de guerre, j’ai la même sensation que dans une usine, à terre’’. La grandeur des coursives est elle aussi à souligner. Espace et ingéniosité de conception, voila les mots à retenir sur ce bâtiment.

L’absence d’expérience que nous, jeunes fi, avons ne fais qu'augmenter notre fascination pour ce bâtiment . Néanmoins aux regards de l’attention presque religieuse de l’ensemble des visiteurs, nous pouvons dire que cette fascination n’est pas qu’une question de grade !

A peine la visite sur la zone hospitalière finie, c’est avec regret que nous quittons le Tonnerre.  

Il est temps pour nous de tout faire pour, peut-être, mériter une si belle première affectation !  

MO2 SERGENT

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